
La Commission Vérité et Réconciliation à la recherce des soutiens pour sa nouvelle mission
Par Dieudonné Ndanezerewe
Récemment dotée par une loi adoptée en avril 2024, de compétences d’enquêter sur les conflits fonciers et d’autres biens spoliés pendant les différentes crises que le pays a traversé, la Commission Vérité et Réconciliation CVR a tenu sa première réunion en mairie de Bujumbura hier, Vendredi 02 mai 2025.
Quatre principaux objectifs ont motivé la tenu de la reunion selon Pierre Claver Ndayicariye président de la CVR.
Le premier objectif était d’abord d’informer la population que les missions antérieurement confiées à la Commission Nationale des Terres et autres Bien CNTB liés aux conflits fonciers et aux autres biens vont être traités désormais par la CVR, grâce à cette nouvelle loi.
Le deuxième, était pour dire aux participants, que la CVR a mis en place des équipes provinciales qui travailleront en synergie avec ladite commission pour enquêter sur des biens spoliés.
Le Troisième, était de dire au public que la CVR n’est pas un mécanisme judiciaire comme c’est marqué dans l’ancienne loi, plutôt que c’est un médiateur, un facilitateur qui va mettre en opposition deux ou plusieurs personnes dans le cadre de la médiation, de la réconciliation et du partage de la vérité qui sera découverte.
Aujourd’hui, selon Ndayicariye, il y a des personnes qui ont des titres de propriétés de leurs habitations, manifestement frauduleux et qui croient qu’ils sont les vrais propriétaires, alors qu’en réalité, ils sont tout simplement des possesseurs.
Cela veut dire d’emblée pour Ndayicariye que l’occupant par exemple d’une maison en jouisse, mais n’a pas de titre de propriété délivrée dans les normes et le respect des procédures.
Sur ce point, la CVR indique qu’elle a déjà recensé, 82 maisons spoliées en Mairie de Bujumbura, plus de 100 véhicules de différentes marques ainsi que des parcelles.
C’était de dire enfin aux participants que la commission souhaite être soutenue, appuyée par la population et par les institutions parce que la vérité est la porte d’entrée de la réconciliation, indique toujours Ndayicariye.

Selon toujours lui, puisque la commission cherche l’indemnisation, la compensation, la réparation des victimes, la réhabilitation des victimes, tous ceux-là ne peuvent pas être déclenchés sans que la vérité ne soit portée à la connaissance du public.
La CVR a été mise en place par les accords d’Arusha en Tanzanie, pour aider à decouvrir la vérité sur les problèmes politiques, avec des connotations ethniques, tandis que la CNTB dont son mandat a expiré en 2022, a été également mis en place à Arusha sur un constat que les contentieux fonciers n’ont pas été vidés par les cours et tribunaux.
C’est pourquoi les hommes politiques ont décidé de quitter la justice classique, et mettre en place un mécanisme de justice transitionnel.
Malheureusement, les activités des deux commissions n’ont pas été bien accueillies par la majorité de la population.
La CVR est ccusée par certains membres de la société civile d’être instrumentalisée et politisée pour servir des intérêts du régime et fausser le processus de réconciliation nationale, alors que la CNTB, active de 2006 à 2022, a été critiquée pour avoir dérouté les citoyens et multiplié les conflits fonciers au lieu de les résoudre.
Selon les observateurs, avec plus de 35000 dossiers en attente, la Commission Vérité et Réconciliation s’attaque à un defi de taille pour la réconciliation nationale.