Education: L’UNESCO intensifie des formations culturelles pour sauver les générations : les encadreurs des clubs en première ligne
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Education: L’UNESCO intensifie des formations culturelles pour sauver les générations : les encadreurs des clubs en première ligne

Par Jean Claude Kantore

Face à l’effritement des repères traditionnels, et à la perte progressive de l’identité culturelle, le Burundi mise sur sa jeunesse pour reconstruire son avenir.

Pour cela, les clubs de l’UNESCO, implantés dans 74 écoles à travers le pays, sont devenus des espaces privilégiés pour initier les jeunes à des valeurs culturelles. On peut citer entre autre les clubs, l’Ubuntu (l’humanité) gui rappelle la solidarité et le respect de l’autre comme base de la vie en société; L’Umutima (le cœur) qui incarne la bonté et la compassion; l’Iteka (la dignité), qui souligne l’importance de l’honneur personnel et collectif; l’Ubushingantahe (l’intégrité) qui fait référence à la justice, au discernement et à la droiture morale; lUmuryango (la famille) qui est perçue comme la cellule de base de toute éducation aux valeurs; et l’Ubumwe (l’unité) et le Kwiyemera (la confiance en soi) qui viennent compléter cette charpente identitaire, indispensable à une jeunesse en quête de repères.

« Ce sont ces valeurs qui font de nous ce que nous sommes. Si nous ne les transmettons pas à la jeunesse, nous perdons notre essence,” affirme Jean-Bosco Manirambona, secrétaire general de la CNU. On déplore malheureusement un défi d’enseigner ces principes dans un contexte socio-économique difficile, où certains enfants grandissent dans des foyers marqués par la violence ou la pauvreté morale.

Au cœur de cette ambition, les clubs UNESCO, vecteurs de transmission des valeurs ancestrales.

Malheureusement, un d’entre eux déplore: « On nous demande de transmettre des valeurs nobles, mais sur le terrain, nous faisons face à des enfants qui vivent dans des environnements hostiles à ces mêmes valeurs. »
Faut-il qu’ils soient suffisamment outillés pour remplir cette mission essentielle.

Acher Niyonizigiye, Professeur à l’Université du Burundi

Selon Acher Niyonizigiye, professeur à l’Université du Burundi, ces encadreurs qui sont les véritables, piliers de cette mission éducative, se retrouvent souvent seuls, peu formés, et avec très peu de ressources pour faire face aux réalités du terrain. Ils doivent concilier l’enseignement des valeurs et un quotidien souvent en décalage avec ce qu’ils prônent. Il appelle donc à un engagement d’un accompagnement plus structuré.

Pour faire face à ce défi, la Commission Nationale du Burundi pour l’UNESCO, prévoit un programme de renforcement des capacités de ces encadreurs. Ce plan comprend des formations continues, la mise à disposition d’outils pédagogiques adaptés, la création d’un réseau d’échange entre clubs, et l’élargissement de ces structures à toutes les écoles du pays. L’objectif est d’assurer un accès équitable à cette éducation culturelle et citoyenne sur l’ensemble du territoire.

Dans un monde où les jeunes sont influencés par des modèles venus d’ailleurs, souvent déconnectés de leur réalité, l’enseignement des valeurs culturelles burundaises n’est pas un choix secondaire. C’est un impératif national. Ces valeurs ne sont pas des reliques du passé, mais des clés pour construire un avenir commun fondé sur la solidarité, la dignité et le respect, indique le professeur Niyonizigiye.

Quand à Manirambona, le Burundi ne peut pas se construire sans racines. Selon lui, ces racines, ce sont nos encadreurs qui doivent les transmettre, les soutenir, les valoriser {. . .}.

« Dans ce combat silencieux pour l’âme du pays, les encadreurs des clubs UNESCO ne sont pas de simples enseignants. Ils sont les passeurs d’un héritage menacé, les bâtisseurs d’une jeunesse enracinée et éclairée. Et sans eux, c’est toute une génération qui risquerait de grandir sans mémoire, sans boussole et sans repères, a-t-il pris soins de rappeller.

Nous rappelons que cet engagement de reconstruction identitaire à travers une éducation centrée sur les valeurs culturelles est une demarche qui est inclue dans la vision du pays (2040-2060), présenté par la CNU Burundi pour l’UNESCO.

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