Gitega: Les chauffeurs ont un nouveau langage de verser un pont de vin
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Gitega: Les chauffeurs ont un nouveau langage de verser un pont de vin

Par Jacqueline Uwizeyimana

« Nos chers oncles ne boivent jamais de l’eau, le haricot des enfants », tel est le nouveau langage utilisé par les conducteurs pour corrompre la police.
Selon ces chauffeurs, ce phénomène s’observe partout où la police de roulage se positionne. Quand le véhicule de transport rémunéré ne dispose pas tous les documents nécessaires, le chauffeur et son convoyeur sont obligés de donner un pont de vin compris entre 2000Fbu et 10 000F.

Aboubacar Bandyatuyaga qui fait le transport vers l’intérieur du pays fait savoir qu’une telle situation n’est pas étonnante. Selon lui, même quand le véhicule dispose tous les documents, cela n’empêche pas que les policiers leur demandent de laisser l’argent pour continuer leur voyage.

Quelquefois, ce sont ces conducteurs qui accentuent le phénomène de corruption comme le dit Aboubacar:
« Nos chers oncles ne boivent pas de l’eau, nous leur donnons de l’argent pour qu’ils nous laissent continuer la route afin de ne pas perturber les programmes de nos passagers. Mais moi, s’ils commencent à me demander des documents, je ne donne rien, mais quand il ne me contrôle pas, je peux donner 2000 fbu, s’il refuse, je lui donne 5000 fbu, même 10 000 fbu. C’est nôtre habitude de laisser le haricot à leurs enfants », dit il.

Certains chauffeurs exerçant le transport à l’intérieur du pays disent que ce phénomène handicape l’économie du pays. Ils regrettent que ceux qui devraient contribuer pour lutter contre ce fléau sont ceux-là qui passent aisément outre la loi.

Par contre, d’autres chauffeurs préfèrent payer une quittance en cas d’irrégularité au lieu de donner un pont de vin.
C’est le cas par exemple de Nihorimbere Clovis un taxi-man qui dit qu’il préfère payer une quittance en cas de faute: « Oui les policiers nous demandent de l’argent, mais eux mêmes sont au courant que je ne peux pas donner même 200 fbu parce qu’ils sont payés mensuellement. Si mon véhicule n’est pas en ordre, je préfère ne pas travailler ce jour. Je ne comprends pas pourquoi ils demandent de l’argent même aux chauffeurs qui ne sont dans l’irrégularité ».

Les passagers avec lesquels nous avons mené une discussion sur ce sujet ne comprennent pas pourquoi cette corruption aux agents de l’ordre qui sont régulièrement payé.
Ils se disent déçu par ceux qui devraient prendre des decisions pour prévenir ce fléau, mais qui ne le prennent pas au sérieux, alors que la corrompus se donne en plein air.
Ces passagers donnent pour exemple différentes mesures qui ont été prises, mais qui n’ont pas duré.

Ces habitants demandent aux instances habilités de punir sérieusement ceux qui la reçoivent et ceux qui la donnent conformément à la loi pour donner un exemple à tous.

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