Des pisteurs à l’oeuvre pour le dénombrement des chimpanzés du Burundi
Par Jean Claude Kantore
Depuis 2015, une équipe de pisteurs est à l’œuvre au fond de la réserve naturelle forestière de Bururi (RNFB) pour suivre et habituer les chimpanzés.
L’objectif selon Jérôme Nishishikare responsable de la RNFB est de sauvegarder et par conséquent pouvoir tirer profit de ces primates à travers des activités touristiques.
Selon Léonidas Nzigiyimpa responsable de l’ONG 3C, les chimpanzés, de part leur longue durée de vie, et de leur consommation de fruits de leur déplacement quotidien assurent la régénération forestière, une des raisons de sa protection.
Sa disparition pour lui entrainerait la destruction de tout l’écosystème.
Ce défenseur de l’environ’ement demande pour cela aux décideurs politiques burundais d’intégrer le chimpanzé dans le tourisme de vision comme une source importante de revenus. D’après lui, depuis le début du suivi-habituation du chimpanzé, beaucoup de touristes ont déjà visité la RNFB laissant quelques devise dans le trésor du pays.
Des défis pour sauvegarder les Chimpanzés
Selon Nishishikare, les chimpanzés sauvages, de leur nature craignent les humains. Pour les étudier, on doit éviter de les perturber. Il fait savoir qu’il faut acquérir leur confiance afin de pouvoir s’approcher à quelques dizaines de mètre de l’endroit où ils se trouvent.
Or, ces contacts pacifiques entre les pisteurs et les chimpanzés ne peuvent pas se faire avant 5 ans minimum pour que ces chimpanzés puissent accepter la présence de ces personnes et ne fuient pas. Selon ce responsable, le pays ne compte que quelques pisteurs formés, ce qui handicapent le suivi et l’habituation de ces chimpanzés.
A part cela, toutes les aires protégées qui abritent les chimpanzés ne sont pas bien aménagées pour faciliter les touristes. De plus, dans les différentes réservés naturelles où ils habitent, certaines espèces de nourritures qu’ils consomment et dans lesquelles ils construisent leurs nids tendent vers la disparition.
Des voies de sortie
Christophe REILHAC, Conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle au projet Partenaire Pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), souligne la nécessité de sensibilisation.
Pour lui, pour que les chimpanzés générent des devises dans le pays, il faut une large sensibilisation à l’endroit de tous les partenaires afin d’éviter la déforestation, réduire la pression sur les forêts naturelles le seul habitat des chimpanzés et améliorer les conditions de vie des populations locales qui, jusqu’à présent trouvent des moyens de subsistance dans les forêts.
Cet expert conseille également d’inventorier tous les chimpanzés afin d’assurer une bonne conservation, former un grand nombre de pisteurs et promouvoir la communication visant la publicité afin d’informer et d’inciter les gens à venir découvrir la vie du chimpanzé à poils long du Burundi jusqu’à présent méconnu.
Pour lui c’est un travail qui revient aux médias burundais notamment les journalistes réunis au sein de l’Association des Journalistes Environnementalistes du Burundi (AJEB).
Les chimpanzés sont estimés à 400 individus selon les défenseurs de la nature. Ils sont localisés dans les aires protégées de Bururi et de Makamba et dans le parc national de la Kibira qui s’étend sur les provinces de Muramvya, Bubanza, Kayanza et Cibitoke.
La réserve naturelle forestière protégée de Bururi considérée comme la plus peuplée en chimpanzés quant à elle s’étend sur 3300 ha de forêt tropicale humide, riche en espèces de flore et de faune.