L’Office du Thé du Burundi manque du carburant pour le transport des récoltes
Par Jean Claude Kantore
Les theiculteurs rencontrés à Kayanza au nord du Burundi, une des provinces les plus productives de cette culture d’exportation disent perdre suite au manque du carburant pour le transport des feuilles vertes. Ils déplorent que le thé n’est plus récolté et transporté régulièrement comme avant vers les usines de transformation de l’O.T.B, une organisation de l’Etat en charge de la culture, l’usinage et exportation du thé burundais.
Pour ces agriculteurs, cela affecte l’économie familiale car l’argent issu de la vente des feuilles du thé auprès de cette usine contribuait à l’épanouissement familial.
Certains d’entre eux avertissent même que suite à ce manque du marché d’écoulement, ils envisagent d’arracher leurs plantations pour les remplacer par d’autres cultures de leur choix qui seraient plus bénéfiques pour assurer le bien-être familial.
La plupart des habitants des communes de cette province qui ne comptaient que sur leurs plantations du thé demandent aux responsables de l’OTB de leur fournir des éclaircissements sur ce qui se passe réellement au sein de cette entreprise.
Découragés
Selon les informations recueillies auprès de ces habitants, O.T.B peut passer une à deux semaines sans leur permettre de récolter le thé.
Un des responsables de cette usine contacté, fait savoir qu’elle est dans un moment difficile depuis le début de la crise du carburant que traverse le pays.
« L’office du thé du Burundi traverse des moments difficiles comme d’autres entreprises utilisant le carburant de type mazout », admet Richard Nahayo.
Il affirme que suite à ce manque de carburant, OTB n’est plus à mesure d’assurer le transport du thé vers l’usine comme d’habitude.
Il fait savoir qu’actuellement, le transport n’est assuré que deux fois la semaine au lieu de six, une situation très inquiétante selon toujours ce responsable, ajoutant que cela ferait que l’OTB continue à payer les salariés contractuels alors qu’ils sont presqu’au chômage.
Il trouve que si rien n’est fait dans l’immédiat, l’Office du Thé du Burundi risque de fermer ses portes.
Les théiculteurs de la province Kayanza demandent au gouvernement d’user de tous ses moyens possibles afin de doter plus de carburants à l’OTB aux fins d’une stabilité économique tant familiale que nationale.
Cette plante commerciale et industrielle est cultivée au Burundi depuis les années 30. Elle contribuait depuis les années 70 à l’économie nationale, de même que le café, le coton et le tabac.
Créé en 1971, l’Office du Thé du Burundi gère la production, la transformation et la commercialisation du thé dans le pays.
Elle soutient les petits producteurs en fournissant des plants, des engrais et un accompagnement technique.
Eviron 95% de la production de thé est exportée, principalement via les ventes aux enchères de Mombassa.
Cependant, avec la crise économique dans laquelle est plongée le pays depuis un certain temps, ce pilier économique du pay fait face à la diminution progressive de sa production.