Ngozi: L’insalubrité inquiète les citoyens
Par Jean Claude Kantore
Les habitants de la ville de Ngozi, nord du pays témoignent que depuis quelques temps, l’insalubrité dans cette ville est vraiment une casse-tête.
Ils racontent que des déchets de toutes sortes sont déposés dans presque tous les coins et les jonctions des avenues.
Ces citoyens citent par exemple la jonction de la route pavée qui passent en bas du marché et la Route Nationale numero 6(RN6), tout près de la station de service.
Cet endroit selon les habitants est devenu un dépotoir des bouteilles en plastique usées. Dans les autres endroits comme à l’intérieur du marché de Ngozi, l’évacuation des ordures et le vidange des toilettes traînent. Derrière la clôture du camp militaire de Ngozi et les alentours du stade Muremera, on est accueilli par les mouches en provenances des exclements humains parce que les passants y défèquent librement sans se soucier de rien.
Dans cette même ville, des routes pavées, jadis servaient de liaison entre les quartiers sont actuellement implaticables à cause des herbes qui ont poussé, ou qu’elles ont été transformées en dépotoirs des ordures ménagères.
Les habitants craignent le pire
Avec l’absence des poubelles publiques et la coupure répétitive d’eau dans la ville, les habitants craignent la propagation des maladies des mains sales. Ils ont peur que l’accumulation d’ordures dans la ville pourrait provoquer des maladies telles que le choléra, le paludisme et la fièvre typhoïde avec des dépenses énormes en cas de prolifération de ces maladies.
Ils craignent également des inondations causées par des immondices des déchets mal gérés surtout les bouteilles en plastique qui bouchent les caniveaux.
Les inondations, la plupart de fois n’ont pas des répercussions sur les infrastructures routières seulement. Le chef de la colline Camugani menacée par les eaux de ruissellement que nous avons contacté craint qu’elles peuvent dévier les rivières qui passent par les marais entourant la ville de Ngozi, les rendant par la suite improductifs.
L’administration provinciale ne nie pas l’existence de ces déchets et ses conséquences.
Désiré Minani, le gouverneur de cette province est conscient des lourdes conséquences de l’insalubrité dans sa province.
Il indique qu’il est crucial de mettre en place des solutions durables impliquant la gestion rigoureuse des déchets, la sensibilisation de la population sur l’entretien des infrastructures publiques.
Il tranquilise que l’année prochaine va débuter avec le fonctionnement de toutes les latrines publiques qui se trouvent dans la ville en vue de lutter contre la défécation à l’air libre.
Il interpelle en plus l’administratif à la base de sa province de veiller à ce que tout ménage ait une latrine bien construite avant la fin du mois de janvier 2025.
Concernant la gestion et l’évacuation des ordures, Minani regrette que le manque criant de carburant ces derniers jours handicape le travail quotidien des services de collecte de ces déchets.
Il demande aux habitants de la ville de Ngozi d’utiliser chez eux de petites poubelles pour éviter de jeter les déchets n’importe où en attendant que les services habiletés ne passent pour les récupérer et les acheminer vers les dépotoirs connus.
Il rappelle par ailleurs que le programme zéro déchet est toujours de mise pour continuer à créer un environnement attirant les investisseurs et les touristes, sans oublier les activités économiques telles le rallye qui se déroule souvent à Ngozi.
La province de Ngozi est située au Nord du Burundi, à 125 km de la capitale économique Bujumbura, avec une population de 39000 habitants, et d’une densité moyenne de 10.089 hab/km² en 2021.