La Recrudescence des cas de viol des mineures à Ngozi inquiète
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La Recrudescence des cas de viol des mineures à Ngozi inquiète

Par Jean Claude Kantore

Depuis le début de l’année 2025, la province de Ngozi fait face à la montée alarmante des cas de viols d’enfants. Plus de 22 cas ont été enregistrés entre janvier et mars, selon les chiffres communiqués par la Fédération Nationale des Associations engagées dans le Domaine de l’Enfance au Burundi FENADEB.
Jean Bosco Ndayiragije, point focal de cette organisation locale à Ngozi, précise que ces chiffres ne représentent qu’une partie des cas connus. « Il y en a sûrement d’autres qui sont restés sous silence par peur, honte ou pression sociale », déplore-t-il.

La situation est d’autant plus préoccupante que ces actes criminels surviennent dans un contexte de vulnérabilité accrue des enfants. Parmi les causes de viol évoquées par la FENADEB figurent la pauvreté persistante dans les familles qui limite la capacité des parents à encadrer leurs enfants, l’abus d’alcool chez certains adultes et des croyances obscures qui conduisent à ces pratiques inacceptables. « Certains croient encore à des mythes selon lesquels avoir des rapports sexuels avec une mineure peut guérir certaines maladies. Ce sont des mentalités qui doivent être combattues avec énergie », ajoute un agent de protection de l’enfance de la région.

Malgré la gravité des faits, la FENADEB regrette que certains coupables échappent encore à la justice ou ne reçoivent pas des peines à la hauteur de leurs actes. L’impunité partielle alimente l’inquiétude et compromet la protection des enfants. « Il arrive même que certaines familles règlent les cas à l’amiable, parfois en échange d’un peu d’argent, ce qui banalise l’acte et laisse l’enfant victime sans véritable justice ni accompagnement psychologique », explique Ndayiragije.

Les responsables de la police et de l’administration provinciale assurent pourtant que les autorités prennent ces cas au sérieux. Ils affirment que tout dossier de viol doit être traité rapidement et avec rigueur, conformément à la loi. « Nous ne tolérons aucun arrangement extra-judiciaire. Mais il est vrai que dans certaines collines reculées, la loi est parfois contournée. Cela nous interpelle tous, y compris les ONG et les défenseurs des droits de l’enfant », confie un officier de police.

Face à cette situation, la FENADEB appelle les organismes de défense des droits de l’enfant à suivre de près l’évolution de chaque dossier de viol, depuis le dépôt de plainte jusqu’au verdict. Elle encourage également les familles à rompre le silence en dénoncant les auteurs et en soutenant les victimes.

Pour les acteurs de la société civile, il devient urgent de renforcer les campagnes de sensibilisation dans les communautés, d’augmenter les moyens de protection des enfants et d’assurer une meilleure coordination entre les services de police, de justice et les structures d’accueil des victimes

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