
Est de la RDC: Un leader d’un des groupes armées abattu par un drone
Par Jean Claude Kantore
Le colonel Michel Rukunda, alias Makanika, chef d’u’ groupe armé « Twirwaneho », a été tué hier dans une frappe de drone à Gakangara, secteur de Ngandja, territoire de Fizi, province du Sud-Kivu.
Selon des sources locales, il serait abattu dans cette attaque de drone avec d’autres combattants parmi lesquels certains de ses proches collaborateurs, rapporte le ChroniclesRW.
Ancien officier des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Makanika avait fait défection en janvier 2020, affirmant vouloir défendre la communauté Banyamulenge face aux attaques de divers groupes armés. Avant sa défection, il occupait le poste de commandant second en charge des opérations et du renseignement dans le secteur de Walikale, au Nord-Kivu (Actualité.cd).
Sous sa direction, Twirwaneho est devenu l’un des groupes les plus influents dans les hauts plateaux de Minembwe, participant à des combats contre d’autres groupes armés et contre l’armée régulière congolaise.
Sa mort pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique des conflits dans la région. Son groupe, déjà affaibli par plusieurs offensives des FARDC et de leurs alliés, pourrait se retrouver désorganisé, ouvrant la voie à de nouvelles recompositions parmi les groupes armés actifs au Sud-Kivu.
L’identité des auteurs de cette frappe reste inconnue. Certains observateurs évoquent la possibilité d’une opération menée par l’armée congolaise avec le soutien d’un partenaire étranger. D’autres hypothèses pointent vers une action directe de puissances régionales engagées dans la lutte contre les groupes armés opérant à l’Est du Congo.
La présence d’un drone repéré au-dessus de Gahwera quelques heures avant l’attaque alimente la toile. Ce type d’opération marque un changement stratégique majeur dans la lutte contre les groupes rebelles, avec l’usage croissant de la technologie pour cibler des leaders ennemis.
Alors que la RDC fait face à une recrudescence des conflits armés surtout dans la région Est, la disparition d’un chef rebelle de grande influence est un événement marquant. Il reste à voir comment les autorités congolaises et les acteurs régionaux réagiront à cette évolution et si elle ouvrira la voie à une stabilisation ou à une nouvelle phase de violences.
La communauté Banyamulenge, dont Makanika était un fervent défenseur, pourrait également se retrouver dans une situation délicate. Le risque d’exactions contre cette minorité reste élevé, et la nécessité d’une solution politique durable pour pacifier la région devient plus pressante que jamais selon plusieurs observateurs.