Burundi : Les droits de l’homme encore une fois mis en cause
La coordination du système des Nations Unies au Burundi a dénoncé lundi 4 novembre 2024 le refus du gouvernement du Burundi de coopérer avec le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains dans ce pays.
Au cours d’une table ronde dans laquelle étaient conviées toutes les agences de l’organisation onusienne accréditées au Burundi, en marge de la journée de cette organisation, Bamazi Kossi Tchaa conseiller principal des droits de l’Homme au bureau du coordinateur résident du système des Nations Unies, a de nouveau dit que le gouvernement nie tous les rapports dirigés par ce rapporteur sur la dégradation des droits de l’homme en parlant politiquement ces rapports.
Dans un rapport très récent des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Burundi, le rapporteur spécial Fortuné Gaetan Zongo a dénoncé la « tolérance » à l’égard des violations commises par les Imbonerakure, jeune affiliés au parti au pouvoir par la police et par le services national de renseignement.
« L’Etat continue systématiquement à exercer un contrôle sur le service national de renseignement et la milice Imbonerakure qui assiste, complète les effectifs ou remplace les forces de sécurité {…}, c’est l’essentiel à retenir dans sa déclaration par liaison vidéo cité dans le même rapport.
Un rapport que le gouvernement du Burundi a fustigé, arguant qu’il est dicté par des intérêts géopolitique puisque le contenue ne reflète pas la réalité sur terrain.
Dans une interview accordée au journal Burunga News ce lundi 11 novembre 2024, Vigny Nimuraba, président de la Commission Nationale Independente des Droits de l’Homme (CNIDH) quant à lui estime que de 2015 à nos jours, la situation des droits de l’homme a évolué dans tout le pays malgré que la commission n’a pas encore atteint à cent pourcent la satisfaction souhaitée.
Cependant, des violations peuvent s’observer ici et là, mais, l’important pour Niyimuraba est que la commission est à l’œuvre, intervient et poursuit les auteurs devant les juridictions, révélant qu’il ya même des activités en cours, entamées par la CNIDH pour améliorer les droits humains au Burundi.
Ces activités qui s’inscrivent dans le cadre de suivre de prêt les violations qui ont été commises durant la précédente période d’enrôlement des électeurs pour les élections de 2025 sont saluées par la population, en témoigne un des citoyens anonyme à travers son enregistrement sonore envoyé de Kirundo que nous avons écouté.
Vigny Nimuraba déplore par contre que les droits humains au Burundi sont toujours mis en cause par la communauté internationale, alors que la CNIHD continue d’être sollicitée au niveau régional et même continental pour partager son expérience avec les autres pays.
En réponse à la situation actuelle des droits de l’homme au Burundi et le rôle joué par les Nations Unies, Bamazi s’est abstenu de tout commentaire, affirmant tout simplement « qu’aucun pays dans le monde n’est parfait en matière des droits humains ».
Ce haut fonctionnaire des Nations Unies estime que les droits humains sont un défis permanent pour tous, mais affirme la ferme volonté de l’ONU à travailler en collaboration avec les sociétés compétentes pour que ces droits soient une réalité, redevables et dynamiques.
Alors que la notion des droits humains s’applique sur différents domaines notamment la santé, l’éducation, le logement, ce cadre de l’ONU plaide enfin pour la mise en place d’un plateau impliquant toutes les parties prenantes des droits de l’homme..