Burundi : 28,5 billions USD recherchés pour redresser l’économie pendant les cinq premières années de la vision 2040
Par Dieudonné Ndanezerewe
Alors que Bujumbura la capitale économique abrite du 5 au 6 décembre 2024, une Table Ronde sur l’investissement dans le cadre de la mobilisation des moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre de la vision du Burundi un pays émergeant en 2040 et pays développé en 2060, le président Evariste Ndayishimiye appelle les investisseurs à profiter des opportunités d’investissements que le pays dispose.
Ce jeudi, la première journée de ce grand événement qui a ressemblé entre autre les partenaires nationaux et internationaux, le Chef de l’Etat a centré son discours d’ouverture sur les opportunités d’investissement, ainsi que sur les réformes en cours de révision afin de garantir aux entrepreneurs la prospérité et la sécurité de leurs entreprises.
Il a été donc question pour lui, en s’appuyant sur ses techniciens en la matière, de partager les grandes orientations de la Vision 2040-2060, de présenter également les instruments d’opérationnalisation de ladite vision qui est le Plan National de Développement (PND) 2023-2027 révisé, son Plan d’actions prioritaires, ainsi que les ressources financières nécessaires à sa mise en œuvre.
Ainsi, selon le site d’information du gouvernement, le coût total de ce (PND) révisé pendant la période de 5 ans s’élève à 28,5 billions USD.
Une petite partie de ces fonds, soit 4,53 billions USD est disponible selon toujours le même site qui indique également que 1,84 billions est la part du gouvernement, alors que 2,69 seront donnés par les partenaires au développement.
En effet, le Burundi est encore une terre vierge en matière d’opportunités d’investissements porteurs de croissance notamment dans le secteur agro-pastoral, le secteur minier, le secteur industriel et touristique dans lesquels les partenaires au développement, privés, locaux ou internationaux peuvent investir, a indiqué le président Ndayishimiye.
Cependant, la population burundaise vit en grande partie de l’agriculture qui occupe plus de 80 %, avec une part de 86,1 % de l’emploi total et qui contribue à lui seul 95% dans l’approvisionnement alimentaire.
Le chef de l’Etat a encore déploré des moyens lacunaires dans le secteur de transformation agricole, une occasion en or donc pour les investisseurs de se lancer dans la modernisation de ce secteur.
Dans le domaine minier, le pays dispose dans son sous sol des réserves minières non encore exploitées selon pas mal des autorités burundaises.
Le président a rassuré les investisseurs désireux de se lancer dans ce secteur que le gouvernement a révisé le code minier dans l’objectif de mettre en application un cadre légal qui permettra au pays de tirer partie à travers un contrat gagnant-gagnant.
En 2021, Evariste Ndayishimiye a, après avoir critiqué pendant plusieurs mois des contrats avec plusieurs sociétés internationales qui opéraient dans le domaine des terres rares, de l’Or ou encore du coltan ordonné la suspension de toutes les activités d’extraction en attendant la renégociation des conventions qui les lient.
Il a en plus tenu d’informer les investisseurs que son gouvernement compte développer les infrastructures à la production industrielle comme l’énergie, les Techniques de l’information et de la communication afin de faciliter l’implantation d’industrie moderne, un autre atout pouvant les attirer selon lui.
Par ailleurs, le rapport pays 2024 établi par la banque africaine de développement intitulé « Impulser la transformation du Burundi par la reforme de l’architecture financières mondiale » dit que l’économie burundaise se caractérise par une faible mutation structurelle.
Ainsi par exemple, le même rapport indique que la part du secteur de l’industrie reste inférieure à 19 % du PIB, pendant que celle des services a été en moyenne de 37,7 % du PIB sur la période 2020-2023.
Les partenaires internationaux ont quant à eux réaffirmé leur soutien pour la réalisation de la vision.
S’exprimant au nom du représentant des investisseurs privés et des partenaires non résidents, Mohamed METHQAL, Ambassadeur et directeur général de l’agence marocaine de coopération internationale a affirmé l’accompagnement du Maroc de la vision du Burund 2040.
De passage dans les couloirs du bâtiment Agateka Hall qui a habrité les cérémonies, différents cadres de l’Etat étaient confiants que cette table ronde de haut niveau va conduire à l’attractivité des investisseurs étrangers, des touristes, à l’amélioration du climat des affaires sans oublier la diversification des mécanismes de financement innovant.
Cette Table Ronde vient d’être organisée à la veille de 2025, une année de référence pour le démarrage de la mise en œuvre de cette vision à partir de laquelle le coup d’envoi sera désormais lancé.