Cibitoke : Le manque du marché d’écoulement de la récolte de fruits inquiète
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Cibitoke : Le manque du marché d’écoulement de la récolte de fruits inquiète

La saison fruitière bat son plein à Cibitoke la province de l’ouest du Burundi. Ces fruits pourtant réputées pour leur saveur ne trouvent pas de clients cette saison.

Ce manque de preneurs ces derniers jours trouve son origine dans l’absence des unités de transformation et  la fermeture des frontières assurant la liaison entre le Burundi et le Rwanda voisin qui s’approvisionnait en denrées alimentaires avant dans les marchés locaux de cette province.

Au bord des  différentes  avenues de cette province, on constate de nombreuses vendeuses surtout opérant dans le secteur informel qui accourent de tous les coins vers les véhicules ou derrières les passants pour essayer de vendre le maximum possibles de ceux qu’elles ont à vendre. Mais, rares sont ceux qui parviennent à écouler le tout selon une vendeuse que nous avons rencontré à Buganda.

      Absence du marché d’écoulement

Buganda est l’une des communes de cette province qui produit beaucoup de manque.

 Une vendeuses avec qui nous avons rencontrée à Buganda fait savoir qu’en ces jours, les acheteurs de fruits sont rares. Selon cette veuve de cinq enfants, les burundais connaissent une situation économiquement instable, les obligeant plutôt à ne pas se contenter de la vente des fruits à la place des haricots ou à d’autres produits alimentaires qui ne pourrissent pas.

La même situation s’observe comme elle précise sur presque tous les  produits fruitiers comme les pastèques.

 Des pastèques à vendre sur des stands à Cibitoke

Elle témoigne qu’auparavant, ils avaient beaucoup de clients, pas seulement en provenance du Rwanda, mais aussi de la République  Démocratique du Congo où elle pouvait vendre jusqu’à 50.000 fbu par jour, ce qui lui permettait de nourrir sa famille.

« Cela  n’est plus possible actuellement.  Vendre un tas de mangues à 10 .000 fbu par jour reste un grand défi », se lamente toujours t’elle.

Ce manque de marché d’écoulement affecte  également les fruiticulteurs. Un autre producteur que nous avons rencontré à Rugombo, une autre communes de la même province où la production des mangues et des mandarines est grande, quant à lui, indique que sa production est en train de pourrir.

D’après lui, sa récolte n’est pas achetée  par des commerçants qui n’ont pas eux aussi où ils vont vendre.

Ce producteur déplore que le manque de carburant pour acheminer sa récolte  vers la capitale économique Bujumbura soit un autre défi qui est venu accentuer la situation pendant cette période où les relations diplomatiques avec le voisin du nord, le « Rwanda »ne sont pas au bon fixe.

Il rappelle qu’une grande quantité fruitière se vendait dans ce pays avant la fermeture des frontières.  Cette fermeture n’affecte pas seulement les exportations vers le Rwanda, mais également  celles qui doivent transiter par ce pays, vers l’Ouganda et le Kenya et dans d’autres pays.

La situation contribue également  à l’endettement des petits commerçants et producteurs  qui ont contracté des emprunts pour financer leur production, incapables pendant cette période de rembourser les emprunts.

     Manque d’unités de transformation

Pour faire face à ce défi, plus d’un trouve que des investisseurs burundais et étrangers devraient penser à mettre en place des usines de transformation. Cela permettrait selon eux de rentabiliser la production des fruits au Burundi en général et en province Cibitoke en particulier.

A part l’investissement dans ces unités de transformation des fruits, un des administratifs communaux exerçant à Buganda appelle la population d’associer les fruits à leur ration journalière pour une santé saine.

Toutes fois, ces vendeuses et producteurs de fruit de Cibitoke demandent au gouvernement de renouer de bonnes relations avec le Rwanda, mais aussi de trouver une solution durable à cette pénurie répétitive de carburant afin d’éviter ces pertes que sont en train de subir les producteurs et les commerçants.

Heureusement pour les consommateurs de mangues du Burundi, ce manque du marché a entrainé la chute des prix sur le marché local en raison de l’excès de production commercialisée.

Un tas de 5 mangues qui s’achetait à 10.00fbu, se vend actuellement à 5000fbu.

Pour contourner cette fermeture  des frontières avec le Rwanda, le Burundi a fait recours à la RDC pour ces exportations.

Cependant, alors que les échanges commerciaux vers le Rwanda ont diminué ces derniers mois de presque 100%, ils ont augmenté avec la RDC de  58,8% de la valeur global de ses exportations.

En octobre derniers, les deux  pays via leurs ministères du commerce  ont lance à Bujumbura ceux qu’ils ont appelé un Régime Commercial Simplifié(RECOS) ayant pour objectif de faciliter et de booster les échanges commerciaux par la réduction des barrières non tarifaires.  

Il est à noter que ceux qui exercent  le commerce transfrontalier entre la RDC et le Burundi sont en grande partie constitués par des femmes.

Selon le rapport trimestriel de l’office burundais des recettes, le Burundi exporte en moyenne 25% vers ses pays voisins de la communauté Est Africaine.

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