Les entreprises des jeunes manquent de pérennité
Par Raïssa Irabaruta
Même si le gouvernement du Burundi a mis en place un programme chargé d’accompagner les jeunes pour l’accomplissement de leurs projets, ils sont toujours confrontés à des divers défis qui bloquent la prospérité de leurs entreprises.
Selon Désire Manirakiza coordonnateur du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ), des défis tels que le manque du marché d’écoulement, les fonds de financement insuffisants bloquent la pérennité des entreprises des jeunes.
Par exemple selon lui, les demandes de financement dans le secteur de l’agro-business sont nombreuses à tel enseigne qu’on n’arrive pas à les satisfaire. A cela s’ajoute le manque de confiance des établissements de crédit envers les jeunes qui constitue également un blocage majeur dans ce secteur.
Il déplore que les jeunes qui travaillent dans l’agriculture sont souvent victimes des aléas climatiques sans toutefois trouver des garantis d’une assurance agricole.
Malgré ces difficultés, les jeunes entrepreneurs sont encouragés. Manirakiza précise que leurs entreprises naissantes sont exonérées jusqu’à une période de 5 ans et le crédit de PAEEJ est remboursé lorsque l’entrepreneur est déjà dans état de produire.
Par contre, certains experts en planification des projets évoquent un manque de culture entrepreneurial au Burundi, l’inflation par rapport à la disponibilité du financement, l’instabilité politique ainsi que la concurrence. Bayubahe Pascal, un de ces experts dit que l’agro-business s’articule sur la production, la transformation et la distribution, d’où il faut la disponibilité des ressources et l’accord de certains avantages.
Une nécessité de s’informer
Rénovât Nahayo, un jeune qui a réussi grâce au financement de PAEEJ trouve que les projets des jeunes seront rentables au cas où ils auront davantage des informations dans les secteurs choisis en consultant les experts locaux, mais aussi en puisant de l’expérience en dehors du pays et sur l’internet.
Une jeune fille nommée NIYONZIMA Imelda, vivant avec handicap physique et membre de l’association ’’Abagendana ubumuga turashoboye’’ estime que le travail en groupe permet de mieux produire par rapport à celui qui travaille en isolement avant de plaider pour la suppression des impôts et taxes sur les produits issus des entreprises des jeunes financés par PAEEJ.
Cette jeune fille demande également que le budget alloué à ce programme soit revu à la hausse pour réduire le taux de chômage qui engendre souvent des violences.
Des Formations en faveur des jeunes
A part l’octroi des financements de démarrage, PAEEJ participe également dans la formation entrepreneuriale.
Selon les informations disponibles sur le site de Paeej.bi, 3713 projets ont été financés, alors que 28990 jeunes ont été formés directement, 3494 ont bénéficiés des stages, 124 912 jeunes sensibilisés, 9244 emplois permanents crées, 57 439 emplois temporaires crées, 49 729 emplois potentiels crées.
Ces interventions ont été évoquées lors des échanges marquant la 4ème édition de la semaine dédiée à l’innovation, organisée du 9 au 12 décembre 2024 par le programme des Nations Unies pour le développement (PND) en collaboration avec le ministère des affaires de la communauté Est Africaine, de la jeunesse, des sports et de la culture. L’événement mêlé de l’expovente était une occasion pour les jeunes de côtoyer leurs clients afin de les fidéliser d’avantage. Le thème retenu pour cette journée était: «Innovation, levier de l’émergence, résonne comme une priorité stratégique et constitue une opportunité exceptionnelle pour la jeunesse ».
Mathieu Ciowela, qui a représenté le PNUD dans les panels d’échanges a fait savoir que cette organisation onusienne appuie les innovations, la digitalisation et le renforcement de capacités. Il a souligné la nécessité pour le gouvernement du Burundi de garantir la bonne gouvernance et la protection sociale pour arriver à un développement.
Rappelons que plus de 60% de la population burundaise sont les jeunes parmi lesquels, 40% sont actifs et constituent une main d’œuvre qu’il faut intégrer dans la croissance économique du pays à long terme.